Violence à Mbeni: le GIPN fait une démonstration de force.
La ville de Mbeni a été le théâtre d’événements tragiques qui ont profondément perturbé la région.
La ville s’apprêtait à célébrer l’anniversaire du prophète Mohamed le mercredi 12 octobre à 15h30, comme le veut la tradition chaque année. Cependant, le gouvernement avait décrété le 28 septembre, par le biais du ministère des finances, que les cérémonies de Maoulid se tiendraient en soirée les jours de la semaine afin de lutter contre l’absentéisme dans l’administration publique. Malgré cette décision, la commémoration était toujours maintenue.
Dans ce qui semble être une démonstration de force , la gendarmerie est intervenue en utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Les jeunes ont répliqué en lançant des projectiles, et les forces de l’ordre ont fait usage de balles réelles, selon plusieurs sources. Les affrontements ont entraîné une vingtaine de blessés dont plusieurs cas graves.
Dès le départ des forces de l’ordre, en représailles, des jeunes ont incendié des maisons appartenant à des personnalités considérées comme proches du pouvoir comme la maison de Mzé Abdou Mohamed Chanfiou, ministre des finances signataire de l’arrêté en question, où encore la maison du grand notable Mohamed Ansum Mohamed Chakir ainsi que sa boutique. Depuis le mercredi soir, la ville de Mbeni était en état de siège, avec personne autorisé à entrer ou sortir.
Le vendredi 14 octobre, à l’aube, l’armée comorienne est entrée en force à Mbeni, marquant un tournant dramatique dans la situation. Selon de nombreux témoignages, l’armée a procédé à des arrestations massives, sans qu’il soit possible de déterminer le nombre exact de personnes détenues à l’heure actuelle. Les forces de l’ordre sont également accusées d’avoir saccagé plusieurs maisons dans la région. Un incident notoire a eu lieu à l’hôpital de Mbeni, où au moins une fenêtre du service dentaire a été brisée, ce qui a été confirmé par un médecin sur place. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés, et de nombreux citoyens ont été appréhendés de force et embarqués dans des véhicules militaires. La tension dans la ville est palpable, les habitants évitant désormais les rues.
Les autorités affirment n’avoir utilisé que des gaz lacrymogènes, une déclaration contredite par plusieurs médecins locaux. Un praticien a confirmé qu’au moins un blessé avait été touché par une balle réelle, soulignant la gravité de la situation.
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